Mon ado se drogue, que faire ? Les clés pour l’aider efficacement

On The Floor

Découvrir que son enfant consomme de la drogue est un choc pour tout parent. On se sent désemparé, en colère, impuissant. Est-ce qu’il est devenu accro ? Que faire pour l’aider à s’en sortir ? Comment aborder le sujet sans le braquer ? Voici les conseils et réponses pour accompagner au mieux votre ado dans cette période difficile.

🧐 Mon ado se drogue-t-il vraiment ?

Tous les ados qui fument un joint de temps en temps ne sont pas forcément des « drogués ». A l’adolescence, il est fréquent d’expérimenter l’alcool, le cannabis ou d’autres substances, par curiosité et pour s’intégrer avec les copains. Ce qui doit vous alerter, ce sont surtout :

  • Un changement radical de comportement : notes qui chutent, plus d’intérêt pour ses passions, sautes d’humeur, sommeil perturbé…
  • Des dépenses d’argent inexpliquées, des objets de valeur qui disparaissent
  • Du matériel de consommation trouvé dans ses affaires : feuilles, pipes, poudres…
  • Unedégradation de son apparence physique : teint pâle, yeux rougis, perte de poids…

Si ces signes se répètent et s’intensifient, il y a fort à parier qu’il ne s’agit plus d’une simple expérimentation mais d’une consommation problématique. C’est le moment d’agir.

🤔 Pourquoi les ados se droguent-ils ?

Comprendre les raisons qui poussent votre ado à consommer est primordial pour pouvoir l’aider. Les motivations sont propres à chacun mais on retrouve souvent :

La recherche de sensations, l’envie de s’amuser, de se désinhiber
Le besoin d’appartenance au groupe, de faire comme les autres
Un mal-être, une souffrance qu’il cherche à anesthésier
Une quête identitaire, l’envie d’affirmer sa personnalité
La pression scolaire, familiale ou sociale

Essayez de décrypter ce qui se cache derrière sa consommation. Plus vous cernez ses motivations profondes, mieux vous pourrez adapter votre réponse.

✍️ Préparer la discussion avec son ado

Avant d’aller voir votre ado, donnez-vous un temps de réflexion. Mettez des mots sur vos émotions, vos craintes. Listez les faits concrets qui vous inquiètent. Renseignez-vous un minimum sur les substances, leurs effets. L’objectif est d’arriver à lui parler de façon calme et rationnelle.

Choisissez le bon moment pour aborder le sujet : un instant où vous êtes seul avec lui, disponible et à son écoute. Évitez d’entamer la conversation s’il est dans un état second.

Veillez aussi à harmoniser votre discours avec l’autre parent. Être sur la même longueur d’onde est capital. Si besoin, faites-vous accompagner par un professionnel (médecin, psy) pour vous préparer.

💬 Ouvrir le dialogue sans dramatiser ni banaliser

La règle d’or est d’exprimer votre inquiétude avec bienveillance, sans porter de jugement. Quelques conseils :

Parlez à la première personne, dites « Je » : « Je suis inquiet pour toi, je vois bien que tu ne vas pas bien en ce moment… »
Évitez les reproches, les leçons de morale. Inutile de tourner autour du pot, allez droit au but : « J’ai trouvé ça dans ta chambre, je pense que tu te drogues et ça me fait peur… »
Montrez-lui que vous êtes là pour l’écouter, le comprendre, l’épauler : « Je ne suis pas là pour te juger mais pour t’aider… »
Soyez concret sur les changements que vous observez chez lui : « Tu sors beaucoup, tu ne manges plus, tu as mauvaise mine… »
N’attendez pas de lui qu’il se confie immédiatement. L’essentiel est de poser les bases d’un dialogue dans la durée.

Par la suite, reprenez la discussion régulièrement, par petites touches. Réaffirmez votre amour inconditionnel et votre soutien. Petit à petit, il se sentira en confiance pour se livrer davantage.

ℹ️ Informer sans faire la morale

Certains ados méconnaissent les véritables dangers des drogues. D’autres au contraire sont surinformés par les réseaux sociaux. Votre rôle est de faire le tri entre le vrai et le faux.

Expliquez-lui les risques à court et long terme des substances qu’il consomme : perte de mémoire, difficultés d’apprentissage, dépendance, troubles psychiques, problèmes relationnels et judiciaires…

Aidez-le à prendre conscience des effets sur son quotidien. Par exemple, un ado accro au cannabis sera plus sensible à l’argument « tu risques d’avoir des mauvaises notes » qu’à « ça va te détruire les poumons ».

Encouragez sa réflexion en le questionnant : « Qu’est-ce que la drogue t’apporte de positif ? Et de négatif ? » « Comment te sentirais-tu si tu arrêtais ? »

L’idée est d’ouvrir un espace de discussion, pas de donner une leçon. Restez à l’écoute de son ressenti.

⚠️ Fixer un cadre ferme et bienveillant

Si votre ado montre des signes de consommation régulière, vous devez poser des limites claires à la maison. Par exemple :

  1. Interdiction de consommer ou de détenir de la drogue sous votre toit
  2. Couvre-feu à respecter les soirs de semaine
  3. Contrôle plus strict de son argent de poche
  4. Obligation de vous tenir au courant de ses sorties et fréquentations

Le but n’est pas d’entrer dans un rapport de force mais de le responsabiliser et de le protéger. Restez ferme sur les règles que vous fixez, tout en favorisant le dialogue.

Si votre ado ne respecte pas le cadre établi, appliquez les sanctions prévues (ex : limitation des sorties, confiscation du portable…) Puis invitez-le à réfléchir : « J’ai vu que tu avais fumé dans ta chambre. Te rappelles-tu ce qu’on avait convenu à ce sujet ? »

🧘‍♀️ Reconnectez-vous à votre ado

La consommation de drogues est souvent le symptôme d’un mal-être plus profond chez l’ado. Prenez le temps de vous reconnecter à lui au-delà de sa problématique d’addiction.

Intéressez-vous à son univers, ses passions. Valorisez ses talents, ses qualités. Proposez-lui des activités à partager ensemble (sport, ciné, jeux…) pour retisser des liens.

Impliquez-le dans la vie de famille, confiez-lui des responsabilités. Rappellez-lui qu’il a sa place et qu’il compte pour vous.

Un ado qui se sent écouté, valorisé et soutenu aura plus de force pour affronter ses difficultés. Votre amour est son meilleur rempart.

🩺 Orienter vers des professionnels

Au-delà de votre accompagnement, un suivi spécialisé est souvent nécessaire pour aider votre ado à réduire ou arrêter sa consommation. N’hésitez pas à solliciter des professionnels :

Le médecin traitant ou l’infirmier scolaire pour une première évaluation
Un centre de soins en addictologie pour un suivi psychologique et médical
Une consultation jeunes consommateurs (CJC) pour un accompagnement dédié aux 12-25 ans
Des associations d’entraide pour échanger avec d’autres parents dans la même situation

Si votre ado refuse d’être aidé, vous pouvez prendre rendez-vous seul dans un premier temps. Les spécialistes vous conseilleront sur la marche à suivre.

💪 Prenez soin de vous

Aider un enfant qui se drogue est un combat au long cours, émaillé de rechutes et de moments de découragement. Pour tenir sur la longueur, vous devez aussi prendre soin de vous.

N’hésitez pas à solliciter votre entourage, parler de vos difficultés, demander de l’aide. Vous n’avez pas à porter cette épreuve seul.

Accordez-vous des moments de répit, des instants pour vous ressourcer et penser à autre chose. Votre équilibre est primordial pour accompagner votre ado.

⏳ Soyez patients et gardez espoir

Il n’y a pas de solution miracle pour sortir de la drogue. Le sevrage est un processus complexe, avec des hauts et des bas.

Votre ado va avoir besoin de temps, de soutien, de prendre conscience de son problème et de trouver en lui les ressources pour s’en sortir.

Votre rôle est d’être là, à ses côtés, de croire en lui et de garder espoir. Avec votre amour et un accompagnement adapté, il peut se reconstruire et reprendre sa vie en main.

N’oubliez jamais qu’une addiction n’est pas une fatalité. À tout moment, on peut décider de s’en sortir. C’est le message à transmettre à votre ado : il a le pouvoir de changer les choses, il en est capable et vous êtes là pour le soutenir sur ce chemin.

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